L’épamprage est une étape cruciale dans la culture de la vigne et la production de vin de qualité. Il permet d’éliminer les pousses indésirables, appelées « gourmands », qui nuisent au bon développement des grappes de raisin et consomment inutilement l’énergie de la plante.
Les objectifs de l’épamprage
Les principaux objectifs de cette technique sont :
- Répartir adéquatement l’énergie de la vigne entre les différentes parties de la plante ;
- Favoriser un ensoleillement optimal des grappes de raisin, crucial pour leur maturation ;
- Limiter le stress hydrique, en particulier lors de périodes de sécheresse ou de fort ensoleillement ;
- Faciliter les traitements phytosanitaires en améliorant la circulation de l’air et la pénétration des produits chimiques ;
- Améliorer la mise à bois pour préparer la taille hivernale.
Un épamprage correctement réalisé permet ainsi d’améliorer la qualité des grappes et des raisins produits et donc, in fine, la qualité du vin élaboré.
Les techniques d’épamprage
Plusieurs méthodes existent pour réaliser l’épamprage, chacune avec ses avantages et ses inconvénients.
L’épamprage manuel
Traditionnelle, cette méthode consiste à enlever manuellement les gourmands, à l’aide d’un couteau ou d’une cisaille. C’est une technique précise et respectueuse de la vigne qui permet également un examen minutieux de chaque plant. Toutefois, elle est très longue et nécessite une main d’œuvre importante et qualifiée.
L’épamprage mécanique
Rapide et efficace, cette technique fait appel à des machines spécifiques qui défilent entre les rangs de vignes et éliminent les pousses indésirables grâce à des disques rotatifs ou des brosses. Cependant, elle est moins précise que l’épamprage manuel et peut parfois endommager les pieds de vigne.
L’épamprage chimique
Cette technique se base sur l’utilisation de produits chimiques herbicides pour supprimer les gourmands. Elle évite la contrainte de temps et de main d’œuvre liés aux autres méthodes, mais présente plusieurs inconvénients : elle peut être nocive pour l’environnement et la santé humaine, réduire la biodiversité du sol et engendrer des résistances chez certaines espèces de mauvaises herbes. Par ailleurs, elle est interdite dans le cadre de l’agriculture biologique.
Je vous laisse imaginer ma préférence parmi ces 3 méthodes !
Le bon moment pour épamprer
Le choix du moment pour réaliser l’épamprage est crucial pour obtenir les résultats escomptés. Plusieurs critères sont à prendre en compte.
Le stade végétatif de la vigne
L’épamprage doit être effectué lorsque la vigne a atteint une croissance suffisante pour que les gourmands puissent être repérés facilement, généralement au stade 5-6 feuilles étalées, soit environ un mois après le débourrement.
Les conditions climatiques
Des températures trop froides peuvent favoriser les blessures sur la vigne et entraîner des infections, tandis que des températures trop chaudes accentuent l’évapotranspiration et le stress hydrique. Il est donc conseillé d’effectuer l’épamprage par temps sec et tempéré.
La période de la saison
L’épamprage doit être réalisé avant la véraison, c’est-à-dire la phase où les baies de raisin commencent à changer de couleur et à se gorger de sucre. Passé cette étape, il est trop tard pour épamprer sans risquer de perturber le bon développement des grappes de raisin.
Astuce pour un épamprage réussi
Pour optimiser l’épamprage et préserver la qualité du vin, plusieurs conseils peuvent être mis en pratique :
- Repérer les gourmands : ils ont pour particularité de pousser perpendiculairement à la branche principale et /ou donnent naissance à des petits bourgeons sans avenir.
- Éviter les pics de chaleur : opter pour un moment de la journée ou une période moins exposée aux fortes températures (tôt le matin, début ou fin de saison).
- Associer l’épamprage à d’autres travaux viticoles : cela permet de gagner du temps et d’optimiser les interventions sur la parcelle tout en limitant l’impact sur la vigne (exemple : épamprage en même temps que le relevage).